Office et Explorer pour Mac sur des charbons ardents ?
Microsoft a rendu publiques lundi 17 juin les mises à jour d’Internet Explorer et d’Office pour Mac OS X en français. La réactivité de l’équipe Mac de Redmond était attendue, alors que certains sites spécifiquement Mac commencent à enregistrer un recul de l’utilisation du navigateur de Microsoft et qu’une nouvelle suite bureautique concurrente fait son apparition.
Internet Explorer 5.2 pour Mac est disponible sur le site de Microsoft. Et en français dans le texte, s’il vous plaît ! Ce n’est pas une version 6, mais elle tire quand même parti de la technologie d’amélioration du rendu de texte spécifique à la version 10.1.5 de Mac OS X. Résultat : vous commencez à avoir l’impression de ne pas lire un écran, mais une page de journal ! Explorer ne pouvait pas profiter de ce rendu auparavant, ni les applications Carbon, sans l’adjonction d’un petit utilitaire, Silk, dont la seule fonction est de lisser les polices à l’écran en utilisant le moteur de rendu graphique du système d’Apple. D’autres améliorations ont été ajoutées au navigateur de Microsoft tant au niveau de la sécurité que des performances. Enfin, cette version 5.2 n’est utilisable que sur Mac OS X, les utilisateurs des systèmes précédents sont priés d’aller voir la version 5.1.4. La réactivité de Microsoft sur ce logiciel est à la mesure de la pression que l’équipe Mac doit subir : la concurrence des navigateurs sur la plate-forme d’Apple commence à ne pas être négligeable avec la disponibilité de Mozilla, Netscape 7, iCab 2.7, OmniWeb 4.06, Opera 5 ou même la version alpha du petit Chimera !
Certains sites spécifiquement Mac commencent à ressentir une chute du trafic d’utilisateurs d’Internet Explorer : c’est le cas de MacVillage.net, qui assure que le navigateur de Microsoft est passé de la domination totale à quelque 70 % de son trafic. Une simple observation à vue de nez, pour le moment, sur les statistiques d’utilisation du site, rien de bien scientifique ! Reste un fait : il y a actuellement plus de compétition sur ce marché sur Mac que sur PC, une bonne raison pour que Microsoft améliore ses produits. « Notre but est de continuer à fournir le meilleur navigateur disponible pour la plate-forme Mac », a précisé Kevin Browne, le responsable du Mac à Redmond. Et pour marquer son territoire, Microsoft a changé la page de démarrage d’Explorer pour son site MSN. Un coup de canif en direction d’Apple qui utilise celle de… Netscape !
Think Free, un tiers d’Office en Java
De son côté, Office v.X (voir édition du 21 septembre 2001) pour Mac OS X s’était vu agrémenté d’une mise à niveau en anglais il y a un peu plus d’une semaine. La version française est désormais disponible, corrige un nombre incalculable de bogues et introduit de nouvelles fonctionnalités (1 000 améliorations selon les dires de Microsoft). On trouve, entre autres, le rendu de texte à l’écran sous Quartz, l’intégration ODBC, l’intégration à la base de donnée FileMaker (dans sa version serveur) ou une amélioration de la stabilité des applications (Office v.X avait tendance à quitter inopinément…). Et là encore, Microsoft a plutôt intérêt à ce que ce produit de référence ne soit pas trop critiquable : là aussi la concurrence s’organise. Ainsi de ThinkFree, une petite société installée pas très loin du quartier général d’Apple, à Cupertino, propose sa vision de la suite Office : un logiciel écrit en Java pour tourner sur toutes les plates-formes. ThinkFree, c’est le Think Different de la suite de bureau ! Avec deux tiers de fonctionnalités en moins par rapport au leader rival, l’application ne déclenchera sans doute pas un raz de marée, mais les avantages sont là : indépendance vis-à-vis des plates-formes, compatibilité avec l’Office de Microsoft, fonctionnement sur Internet, en ligne ou non, et surtout, un coût relativement bas : 50 dollars (53 euros) face aux 550 dollars (586 euros) demandés par Microsoft. Disponible seulement en anglais pour l’instant, il profite à plein de l’interface Aqua sur Mac OS X et ne rencontrera comme autre concurrent qu’AppleWorks, les suites bureautiques de Corel, de Lotus ou de Sun Microsystems ne fonctionnant pas sur le système d’Apple. Un nouveau front ouvert contre Microsoft, qui aujourd’hui n’apparaît décidément plus incontournable…